Les routes de l’impossible : La stratégie extravertie du Maroc reste-t-elle tenable ?


Economie globale : on récolte ce que l’on sème 

« L’export fait vivre » ? en 2019 de nouveau

La croissance accélère aux Etats-Unis à les taux d’intérêt montent à revers de fortune dans les pays émergents avec de l’inflation et/ou des déficits extérieurs.

Une croissance des exportations anticipée à +21,5 Mds MAD en 2019 (3ème année consécutive à près de +20 Mds MAD), les destinations européenne en tête. LA diversification sectorielle est en marche, avec le développement rapide de l’automobile et la contribution importante de l’aéronautique.

Protectionnisme vs. resserrement monétaire américain : deux chocs aux impacts asymétriques

Alors que la part des importations dans la production rebondit, celle des flux de capitaux dans le financement des économies se contracte.

Pour preuve du peu d’effet de l’antienne protectionniste, le commerce mondial progresse à un rythme toujours rapide en 2018. Le ralentissement anticipé pour 2019 reste modéré.

Ouverture commerciale : un modèle toujours pertinent

Les pays à même d’obtenir une croissance forte de leurs exportations à l’avenir accueillent au préalable une quantité importante d’investissement étranger : le Maroc bien placé.

Contrairement aux apparences, il y a de moins en moins de barrières au commerce transfrontalier, et les pays les plus protectionnistes ont tendance à les diminuer.

EUROPE : le politique en mesure d’affecter l’investissement ?

La croissance européenne a pour premier moteur un cycle d’investissement dans les entreprises.

Le risque européen est étroitement lié au facteur X politique (Brexit, Italie, élections européennes), avec des inconnues significatives.

Le risque turc est manifeste, notamment en termes de comportements de paiement.

 Risques européens : brexit vs. Italie

Les coûts associés à un Brexit dur seraient significatifs, raison pour laquelle notre scénario central considère le maintien d’une zone de libre-échange.

En Italie, le coût de l’incertitude pèse déjà sur la croissance : celle-ci devrait fléchir significativement, vers +1% cette année et +0,6% l’année prochaine.

Amériques : un continent fracturé

La croissance américaine au beau fixe. Attention toutefois aux risques inflationnistes qui pourraient affecter à l’avenir les secteurs liés au consommateur.

L’Amérique Latine est aux premières loges de la remontée des taux américains. Le risque de change s’est renforcé, avec notamment la crise argentine. Les pays andins s’en sortent mieux.

Asie : les vitamines du bonheur vont-elles suffire ?

La Chine combat le ralentissement de sa croissance et les effets du protectionnisme américain en s’ouvrant davantage aux autres.

L’Asie restera un débouché important : les pays asiatiques restent pour l’essentiel protégés contre les chocs externes en raison de leurs excédents extérieurs et du niveau élevé de l’épargne.

Chine : le ralentissement de la croissance est en cours

Après un bon premier semestre, les indicateurs avancés suggèrent un ralentissement de la croissance des exportations chinoises.

Consommation : le momentum se détériore, avec un creusement de cette dynamique en fin d’année (forte probabilité d’une contraction du marché automobile cette année).

Les resserrements passés de politique économique ont pesé sur les activités capitalistiques : résultat, un ralentissement de la production industrielle et de l’investissement depuis quelques années déjà

Afrique et Moyen-Orient : discerner les bons élèves 

L’Afrique n’a pas retrouvé les 5% de croissance quittés en 2012, mais la croissance reste rapide à l’Ouest, à l’Est ou en Egypte.

La croissance devrait progressivement revenir dans la zone, l’Arabie Saoudite sortant de récession. Bahreïn et Oman devraient rester les parents pauvres en raison de leur endettement croissant.

Maroc  : l’export fait vivre ?

Réformes : le Maroc est à mi-parcours

Croissance : l’export comme planche de salut ?

La croissance peine à véritablement accélérer : des à-coups réguliers, notamment au 2ème trimestre 2018 .

La croissance de la productivité agricole avait permis une forte accélération de la production. Ce facteur devrait s’essouffler.

Le commerce extérieur prend de plus en plus de poids dans la croissance marocaine, alors que la contribution de la consommation à tendance à s’étioler.

Export et réformes font du Maroc un bon élève de l’Afrique

Une croissance des exportations de plus de 20 MDS MAD par an encore en 2017 et 2018 : elle devrait se maintenir en 2019.

L’industrie prend le dessus : l’automobile, et l’aéronautique s’ajoutent aux forces traditionnelles (Chimie et agroalimentaire), tandis que le textile perd du terrain.

Un gain de 9 places dans le classement 2019 (60ème), mais les améliorations ne sont pas homogènes.

Automobile :les défis globaux qui pourraient affecter le Maroc

Le biais domestique reste très fort dans les pays émergents, alors que c’est là que se situera la croissance du marché automobile mondial. Des taxes américaines sur l’automobile européenne seraient une hypothèque majeure.

Les dépenses d’investissement des constructeurs automobiles ont atteint un niveau record en 2017. Les coûts liés à la transition vers des véhicules propres compliqueront les investissements à venir dans de nouvelles capacités.

Exportations : si l'Afrique m’était « comptée »

Le Maroc devrait bénéficier de la 5ème croissance du continent en termes d’exportations d’ici à 2030, la 1ère d’Afrique du Nord.

Avec la zone de libre-échange africaine, les débouchés africains du Maroc pourraient croitre. En 2018, ces débouchés devraient atteindre 1,8 Mds USD, contre 1,6 Mds USD. Un développement contrarié par le protectionnisme croissant dans la zone, particulièrement lorsqu’on considère le recul de l’Afrique du Nord dans la hiérarchie.

Taux de change : l’amour du risque !

La stabilité du dirham était la crainte, mais ce n’est finalement pas le problème. Son appréciation pourrait nourrir une problématique de compétitivité.

Les paradoxes de l’industrialisation : à mesure que le Maroc a développé s’est ouvert, il s’est spécialisé sur des biens très concurrencés et pour lesquels les coûts salariaux et le taux de change sont primordiaux.

Des exportations particulièrement dynamiques, mais peinant à générer de la valeur : une compétitivité-prix sous pression et une difficulté sous-jacente à résorber le déficit commercial.

Politiques structurelles : Tout n’est pas pour le mieux dans le meilleur des mondes

Malgré une croissance à +4,1% en 2017, le chômage a augmenté : la croissance n’est pas assez riche en emplois pour absorber la croissance de la population active.

Un environnement qui n’est pas nécessairement favorable à une montée en gamme de l’industrie. Le terreau n’est pas totalement favorable à la digitalisation de l’économie.

La réduction du déficit budgétaire prend plus de temps que prévu.

Construction : un caillou dans la chaussure

Le PIB de la construction est proche de la stagnation depuis plusieurs années. L’enregistrement de la propriété coûte 6,4% de la valeur d’un bien (5,7% en moyenne en Afrique).

Les transactions immobilières se contractent (-2,8% a/a en moyenne sur les 3 premiers trimestres de 2018) et les prix immobiliers suivent.

Infrastructures : des besoins majeurs d’ici à 2030

Le Maroc en tant que base de production manque essentiellement d’infrastructures électriques, comme le montre un comparaison avec un grand pays émergent exportateur (le Mexique).

Le Maroc en tant que potentiel grand marché de consommation urbanisé manque aussi d’infrastructures routières, ce que montre par exemple une comparaison avec l’Espagne.

Entreprises : la longue marche

La baisse des défaillances d’entreprises est la bonne nouvelle de 2018 (-3%), mais elles devraient remonter en 2019 (+4%), atteignant un nouveau plus haut.

Les délais de paiement clients restent désespérément scotchés à 83 jours au Maroc, portant en germe le risque d’un accroissement futur des défaillances d’entreprises.

Commercer avec l’Afrique ne peut s’imaginer qu’au travers de délais de paiement plus longs : la trésorerie nécessaire pour payer au comptant inhibe les opportunités de développement.

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Euler Hermes est le leader mondial des solutions d’assurance-crédit et un spécialiste reconnu dans les domaines du recouvrement et de la caution. Avec plus de 100 années d’expérience, Euler Hermes offre une gamme complète de services pour la gestion du poste clients. Son réseau international de surveillance permet d’analyser la stabilité financière de PME et de grands groupes actifs dans des marchés représentant 92% du PIB global. Basée à Paris, la société est présente dans plus de 50 pays avec plus de 6.000 employés. Membre du groupe Allianz, Euler Hermes est coté à NYSE Euronext Paris (ELE.PA). Le groupe est noté AA- par Standard & Poor’s et Dagong. La société a enregistré un chiffre d’affaires consolidé de 2,5 milliards d’euros en 2013 et garantissait pour 789 milliards d’euros de transactions commerciales dans le monde fin 2013. Plus d’information: www.eulerhermes.com, LinkedIn ou Twitter @eulerhermes.

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