Une première victoire pour les couples infertiles


L’année 2021 est de bon augure pour les couples infertiles. Le département de la Santé vient d’intégrer certaines classes thérapeutiques indiquées dans la prise en charge de l’infertilité à la liste des médicaments remboursables dans le cadre de l’AMO.

Publiée dans le Bulletin Officiel du 24 décembre 2020/N6946, cette liste

permettra un accès plus facile aux soins pour de nombreux patients. 1 million 750 mille personnes sont concernés.

Selon Pr Omar Sefrioui, gynécologue-président de la SMMR ( Société Marocaine de Médecine de Reproduction et de Médecine Foetale), il s’agit d’une décision majeure qui va certainement changer la donne de la prise en charge de l’infertilité au Maroc. 

Les difficultés d’accès aux soins pour les couples infertiles en raison du coût élevé des traitements et du faible pouvoir d’achat, représentent un frein pour un bon nombre parmi eux. Contraints d’abandonner leur rêve de procréer faute de moyens, certaines personnes sombrent dans des problèmes d’ordre familial, social ou psychique tels que la dépression, le divorce, l’isolement, ....

« C’est une première victoire d’un combat de longue haleine mené par la SMMR et toutes sociétés savantes impliquées dans ce domaine ainsi que les associations de soutien aux couples infertiles….notamment MAPA » a

déclaré le Pr. Sefrioui. 

En effet, il a fallu plusieurs années avant de voir ces revendications aboutir. Cette initiative est une suite logique de la loi 47-14 régissant la PMA, qui reconnait l’infertilité comme une pathologie.

Mais, le combat est loin d’être terminé, tient à préciser le président de la société savante. La SMMR est déterminée à poursuivre cette lutte en vue davantage de remboursements de soins liés à l’infertilité. L’objectif est d’aboutir à une démocratisation de la PMA.

Dans ce sens, la formation continue dédiée à la PMA, au même titre que le suivi des revendications liées à la prise en charge de l’infécondité font partie de l’agenda de la société savante. 

« Nous continuons cette lutte pour permettre aux personnes souffrant  d’infertilité l’accès aux remboursements de toutes les prestations médicales relatives à la prise en charge de la PMA (examens biologiques, examens radiologiques, thérapeutiques, chirurgie...). »

Par ailleurs, le Pr Sefrioui a déclaré que malgré les conditions difficiles dans le contexte de la pandémie du Covid 19, la SMMR a poursuivi la formation continue dédiée à la PMA. De nombreux cycles de formation, ont ainsi été organisés, via sa plate-forme digitale de la société savante. Insémination, fécondation in vitro, diagnostic prénatal, médication, ... sont autant de thématiques abordées durant ces derniers mois.

Le Pr Sefrioui a également signalé que ce secteur a été très impacté par la crise sanitaire. De nombreux couples se sont vus obligés de reporter leur projet de procréation à cause du confinement, alors que le facteur temps est un critère crucial dans la prise en charge de l’infertilité.

Par conséquent, certains centres ont enregistrés de grosses pertes, d’autres ont mis la clef sous le paillasson, déclarant faillite, alors qu’il s’agit de très importants investissements. 

En conclusion, le président de la SMMR a réaffirmé que cette décision représente une avancée considérable dans la prise en charge de la l’infertilité et de la procréation médicalement assistée. Cela permettra à un plus grand nombre de couples infertiles d’accéder aux techniques de la PMA et de réaliser leur rêve de devenir parent. De même, cela pourrait également contribuer au maintien de l’équilibre de la pyramide générationnelle. On assiste actuellement à un recul de l’indice de fécondité, qui se situe autour  de 2,1 en milieu urbain.

Quelques chiffres : Selon une enquête de la Société médicale marocaine de reproduction SMMR, 11.8% des couples marocains ont du mal à concevoir soit plus de 850 000 couples. Des statistiques pratiquement similaires aux statistiques internationales. Lesquelles seraient, selon les praticiens, en constante augmentation et pourraient atteindre jusqu’à 30% dans certaines régions. Les troubles endocrinaux et hormonaux dûs à certains facteurs exogènes (en particulier environementaux) seraient parmi les causes de cette prévalence.

Si le nombre des personnes concernées par l’infertilité va en augmentant, la pratique de la PMA connaît également une évolution importante. En France, près de 20 000 naissances par an sont obtenues, dans le cadre d’une PMA (dont 70 % environ par FIV-Fécondation in vitro) et 30 % par insémination). Chez nos voisins tunisiens, quelque 10.000 FIV sont réalisées par an, alors qu’au Maroc on compte seulement 2.800 FIV par an.

Entreprise

Documents attachés

Communique : une premiere victoire pour les couples infertiles fr-1 299,34 Ko