Nouveau modèle de développement La Fondation Attijariwafa bank décrypte les recommandations en faveur de l’Éducation


« Nouveau modèle de développement : la renaissance éducative, mythe ou réalisme ? », est le thème d’actualité de la dernière conférence organisée par la Fondation Attijariwafa bank, dans le cadre de son cycle « Échanger pour mieux comprendre ». Transmise en live streaming sur la chaîne Youtube et la page Facebook de la Fondation, cette 16e rencontre digitale a réuni, jeudi 24 juin 2021, des intervenants de qualité, à savoir Mme Rita El Kadiri, Actrice associative et spécialiste en éducation et
M. Youssef Saadani, Directeur des Études économiques à la CDG, tous deux membres de la Commission Spéciale sur le Modèle de Développement (CSMD) ; ainsi que M. Abderrahmane Lahlou, Directeur Fondateur du Centre de Formation et Perfectionnement des Enseignants, Expert dans l’Éducation et la Formation. La discussion riche et intense a été modérée par Mme Sara Rami, Journaliste et animatrice radio.

En ouverture, les deux membres de la CSMD ont détaillé la méthodologie adoptée pour dresser un état des lieux, une méthodologie largement basée sur la rencontre et l’interaction avec tous les acteurs du secteur de l’Éducation. « Cela nous a permis d’établir le constat suivant : notre école publique vit une triple crise, une crise des apprentissages fondamentaux, de confiance et de vocation », résument les deux membres de la Commission.

Certes, l’ouverture de l’école sur des valeurs telles que la rigueur et la réussite est importante, mais elle est d’abord un lieu des apprentissages de base ; or, aujourd’hui, 70% des enfants ne savent ni lire, ni écrire à la fin du primaire. En instaurant des paliers d’apprentissage tous les 2 ans, il serait possible de rectifier le tir et de sauver les enfants en difficulté scolaire.

« Attention, les valeurs font pleinement partie de l’apprentissage scolaire ! Ce n’est pas un luxe, mais une nécessité. Pour motiver ses élèves, l’enseignant doit être doté de compétences à la fois cognitives et holistiques », souligne M. Lahlou fort de son expérience de terrain.
Concrètement, pour rétablir la confiance, le nouveau modèle de développement (NMD) préconise 4 mesures fortes à l’impact tangible : mesurer de façon transparente les paliers d’apprentissage et les profils de sortie dès le primaire, former et motiver les enseignants, adopter une méthode pédagogique basée sur l’expérimentation et rétablir un esprit d’équipe pédagogique au sein de l’école sous le leadership du directeur.
Pour produire les compétences qui vont porter ces changements, il va falloir investir dans la formation des enseignants, revoir leur statut et instaurer des plans de carrière pour attirer les bons profils ayant une véritable vocation.

Cependant, la crise de confiance concerne non seulement l’école publique, mais aussi, l’école privée qui attire environ 15% des élèves et emploie 75 000 enseignants sans aucune formation pédagogique initiale ! Certes, le NMD traite de l’avenir des deux secteurs, mais l’accent est davantage mis sur l’école publique car dans tous les pays ayant réussi leur essor, l’école publique est forte, performante et gratuite au primaire, et attire la quasi-totalité des élèves de toutes les classes sociales.

À travers cette nouvelle conférence-débat qui a suscité de nombreuses questions d’internautes auxquelles ont répondu les intervenants, la Fondation Attijariwafa bank démontre, une fois de plus, sa volonté de favoriser le débat et la réflexion sur des questions qui engagent l’avenir de notre pays, en faisant appel à des experts reconnus pour leur compétence et leur engagement.
Lien du replay : https://www.youtube.com/watch?v=0kG3qZcnLpk

VERBATIMS
Rita El Kadiri
Pour rétablir la confiance, il faudrait obtenir des petits succès, les consolider et les structurer pour pouvoir, petit à petit, construire cette ambition de la renaissance éducative. Pour cela, le NMD préconise une gouvernance renouvelée autour d’une Task force dotée de ressources humaines qualifiées et dont le mode opératoire sera basé sur la performance.

Youssef Saadani
À l’horizon de 5 à 10 ans, je rêve que :
- chaque parent reçoive un bulletin en début et fin d’année d’une structure indépendante qui lui précise où se situe son enfant ;
- chaque enfant, quelque soit son origine sociale, puisse bénéficier d’un soutien scolaire de qualité dans l’école ;
- les écoles publiques offrent des activités sportives et artistiques et assurent la garde scolaire ;
- les enseignants arrivent à l’école motivés, fiers de leur métier et conscients de l’importance de leur rôle dans la société, et bénéficient d’un statut revalorisé.

Abderrahmane Lahlou
J’appelle à un changement de paradigme qui consiste à affirmer que les valeurs c’est bien, mais l’école est d’abord un lieu d’apprentissage. À mon sens, les valeurs font partie intégrante de l’apprentissage scolaire. Comme elles ne relèvent plus de l’apprentissage familial ou de la rue, elles ont été récupérées par l’école.

Bio Express des intervenants
Rita El Kadiri
Diplômée de l’université de Texas à Austin en Business avec une spécialisation en économie et finance de l’Université d’Harvard, elle obtient en 2012 un Master spécialisé en International Education Policy. Après avoir occupé le poste de consultante au département Éducation de la région MENA au sein de la Banque Mondiale, Rita El Kadiri rejoindra l’équipe Injaz Al Maghrib en qualité de Directrice des Programmes. Elle sera ensuite Directrice Générale de la Fondation « ZAKOURA » pour l’éducation et l’innovation sociale, avant d’être nommée Senior Education Specialist auprès de McKinsey depuis janvier 2020. Membre de la CSMD depuis janvier 2019, elle est également membre du Board de l’institution Tahar Sebti depuis décembre 2018.

Youssef Saadani
Diplômé de Sciences Po Paris, Youssef Saadani a occupé le poste d’économiste à la Banque Mondiale à Washington, puis à Bank Al-Maghrib. Il sera ensuite directeur des études économiques à la CDG avant d’être nommé Directeur Général Délégué de CDG Invest en avril 2021. Youssef Saadani a, en parallèle, développé des projets d’éducation numérique. Son premier projet, Eduqia, visait à introduire des tablettes numériques pour améliorer la qualité de l’enseignement dans les écoles primaires au Maroc. À travers son deuxième projet, Learn For Glory, il invente un jeu éducatif numérique qui s’appuie sur les mécanismes de la gamification et sur les résultats de la recherche récente en sciences cognitives. Cette solution permet au plus grand nombre d’acquérir une culture classique universelle.

Abderrahmane Lahlou
Après une carrière de vingt ans en tant qu’opérateur privé de l’Éducation scolaire et universitaire, et président fondateur d’associations dans l’enseignement et le Conseil en formation, Abderrahmane Lahlou a fondé ABWAB Consultants, spécialisé dans l’Éducation et la Formation.
Il est expert auprès du Groupe Banque Mondiale pour le programme « e4e » au Maroc, et expert agréé auprès de la BID. Il réalise également des études pour le compte de ministères et d’organismes privés nationaux et internationaux dans les trois domaines de la formation universitaire, professionnelle et scolaire. M. Lahlou est conférencier international en management, économie et éducation, et professeur visiteur dans des universités françaises.

À propos du master Banque & Marchés Financiers

Développé en partenariat entre Banco Santander et le groupe Attijariwafa bank, le master « Banque & Marchés Financiers » offre un double diplôme marocain et espagnol, des deux côtés de la méditerranée, respectivement de l’Université Hassan II et de l’Université de Cantabria. La 12e promotion a été lancée en octobre 2018.

L’ambition via ce master spécialisé était de répondre à une demande de plus en plus croissante de profils pointus dans les métiers de la finance et de la banque. Ainsi, ce cursus permet d’inculquer aux étudiants sélectionnés, les connaissances les plus avancées dans le secteur financier afin de répondre au mieux aux besoins du marché. Les cours sont dispensés par des universitaires marocains et espagnols, et des experts des deux banques. Le programme intègre en fin de parcours un stage pratique de 6 mois visant une meilleure intégration dans la vie professionnelle. De plus, un voyage d’intégration et d’échange est organisé chaque année au profit des étudiants des différentes promotions au niveau des pays où est développé ce même master.

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24-06-2021 / 22-08-2021

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