Je suis ravie d’être parmi vous aujourd’hui, pour le lancement de Live Intelligence, une solution d’intelligence artificielle développée par Orange.Avant de commencer, je voudrais rappeler que le Ministère de la Transition Numérique et de la Réforme de l’Administration a pris la responsabilité de placer l’intelligence artificielle au cœur de la transformation digitale et de la réforme de l’administration publique. Cela répond à la Vision claire de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste, qui a déclaré, lors de la réunion du Caucus africain en juillet 2022 :« La technologie numérique représente une transformation structurelle dans notre manière d’appréhender le monde qui nous entoure. Elle permet de développer de nouveaux modes de production et de consommation, susceptibles de générer davantage d’emplois et de nouvelles opportunités d’investissement. » Mesdames et Messieurs, « Live Intelligence » illustre parfaitement cette orientation, Grâce à une architecture multi-LLM et à une bibliothèque d’actions préconfigurées, cette solution permet aux organisations de mieux exploiter leurs données et de prendre des décisions plus éclairées.Je salue le travail des équipes d’Orange et la création du Centre de Compétences Data & IA, où 120 ingénieurs et chercheurs développent des solutions à forte valeur ajoutée pour notre économie. C’est un signal fort. Le Maroc dispose désormais d’un écosystème capable de produire, d’innover et de transformer.J’aimerais également rappeler ici que la mise en œuvre de la stratégie nationale Maroc Digital 2030 vise à construire une économie numérique souveraine, inclusive et compétitive. Pour cela, nous avons engagé des investissements structurants : extension de la fibre optique, déploiement progressif de la 5G – avec 25 % de couverture prévue d’ici 2026 et 70 % à l’horizon 2030 – et généralisation de la 4G dans 1 800 localités rurales.Nous voulons que ces avancées profitent à toutes et à tous. Elles doivent réduire les disparités territoriales et garantir à chaque citoyen un accès équitable aux services numériques.L’intelligence artificielle est au cœur de cette stratégie.En témoigne la tenue des Assises nationales de l’intelligence artificielle, en juillet dernier, qui ont permis de formuler des recommandations ayant conduit à l’élaboration d’une feuille de route. L’IA doit nous permettre d’améliorer la gouvernance publique et de rendre notre économie plus performante.Dans cette perspective, je tiens à évoquer le partenariat que nous avons signé avec Mistral. Cet accord met l’accent sur le développement des compétences locales en IA, à travers la formation, la recherche appliquée et le partage de savoir-faire. Il soutient aussi l’émergence de startups et de projets industriels fondés sur des solutions adaptées aux besoins des entreprises marocaines.Je tiens à insister sur un point essentiel. Ce partenariat promeut un usage éthique, inclusif et responsable de l’intelligence artificielle. Il garantit la protection des données, la confiance des citoyens et la souveraineté numérique du Royaume.Les grands modèles de langage, ou Large Language Models (LLM), constituent une avancée majeure. Leur capacité à comprendre, générer et contextualiser le langage naturel ouvre des perspectives considérables pour nos administrations et nos entreprises.Je vois trois apports essentiels.D’abord, l’automatisation intelligente : les LLM permettent de traiter des volumes massifs de texte, réduit la rédaction de rapports, synthèse de documents, réponses administratives ou production de code. Vient ensuitele gain de productivité, ils réduisent les délais de traitement, améliorent la réactivité et renforcent la qualité décisionnelle.Autre point et non des moindres : leur adaptation linguistique. Les modèles multilingues peuvent comprendre et produire du contenu en arabe, en amazigh ou en français, en intégrant les nuances locales. Cette dimension est fondamentale pour nous, Elle permet de bâtir des solutions adaptées à notre contexte culturel et régional. C’est aussi ce qui nous conduit vers une équité numérique, où chaque citoyen peut accéder aux technologies dans sa propre langue.Je crois aussi qu’une transformation numérique durable passe par la souveraineté technologique. C’est pourquoi le développement d’un cloud souverain marocain est une priorité. Il garantit que les données sensibles soient hébergées et traitées sous juridiction nationale. Ce principe est désormais inscrit dans le Décret n° 2-24-921 du 22 octobre 2024, qui encadre le recours aux prestataires de services cloud pour les entités d’importance vitale.[1]Dans cette même logique, le projet de méga data center hyperscale de 500 MW à Dakhla fera du Maroc un acteur de premier plan sur la scène africaine et internationale. Ce campus de datacenters répondra aux exigences les plus avancées de l’IA : puissance de calcul intensive, sécurité renforcée, faible latence.Nous irons plus loin encore, en développant des capacités de calcul spécialisées (GPU), une redondance géographique accrue et des services managés alignés sur les standards internationaux.Je voudrais également souligner l’importance que nous accordons à l’élaboration d’un cadre réglementaire solide, harmonisé et profondément ancré dans des principes éthiques pour le développement et l’adoption de l’Intelligence Artificielle. Ce cadre vise à garantir une gouvernance responsable, transparente et pleinement respectueuse des droits fondamentaux. Sa mise en œuvre se poursuit en coordination étroite avec nos partenaires, notamment la Commission Nationale de Contrôle de la Protection des Données à Caractère Personnel (CNDP), afin de renforcer la confiance numérique au service des citoyens, des entreprises et du progrès de notre société.²Mesdames et Messieurs,Je salue de nouveau les équipes d’Orange pour leur engagement, Leur initiative montre que la transformation numérique du Royaume est une réalité.Nous avons les compétences, la vision et la volonté. À nous d’en faire une force pour notre économie, pour nos institutions et pour nos citoyens. Je vous remercie. [1]Deux niveaux de qualification sont définis : · Niveau 1 : pour l’hébergement, la gestion ou l’exploitation (totalement ou partiellement) des systèmes d’information sensibles. · Niveau 2 : pour le traitement, l’exploitation ou le stockage (totalement ou partiellement) des données sensibles