Notre pays a récemment engagé des réformes qui ont touché le secteur public dans son ensemble à travers notamment : la Constitution de 2011 qui a édicté le principe de corrélation entre la responsabilité et la reddition des comptes ; la loi organique de la loi de finances de 2015 qui a institué l’audit des comptes de l’État, par la Cour des comptes, sur la base d’une comptabilité patrimoniale ; la généralisation de l’audit dans les établissements et entreprises publics ; la préparation d’un nouveau cadre comptable pour les collectivités territoriales. Ainsi, des réformes multidimensionnelles ont été menées durant les quatre dernières décennies au Maroc, amplifiées par la Constitution de 2011, afin de mettre le pays au niveau des meilleures normes dans les différents domaines d’activités. Certes, des avancées encourageantes ont été enregistrées. Néanmoins, des actions vigoureuses restent à déployer particulièrement pour ce qui concerne la transparence financière, la gouvernance et la redevabilité. Des gaps et des marges de progrès ont été, d’ailleurs, mis en exergue dans les rapports élaborés par quelques institutions nationales et internationales comme la Cour des comptes, le CESE, la Banque Mondiale, ou l’OCDE. Ce sont là autant de défis à relever pour donner les meilleures chances au Maroc dans sa volonté de s’adjuger un positionnement dans le concert des nations dans un monde où la compétitivité économique constitue le meilleur atout pour le progrès économique et social. Membre du conseil d’administration de l’«International Federation of Accountants» (IFAC) et de la «Pan African Federation of Accountants» (PAFA), l’Ordre des ExpertsComptables œuvre à renforcer la voix de la profession comptable et à contribuer à construire de fortes institutions publiques ainsi que de solides économies. Thématique Ainsi, après avoir débattu de la valeur ajoutée de l’audit financier au service de l’entreprise lors de la cinquième édition des assises de novembre 2017, notre institution a décidé d’organiser la 6ème édition, le jeudi 8 novembre 2018 à Rabat (Sofitel Jardin des Roses) sur la thématique de : « l’audit dans le secteur public et les impératifs de transparence et de reddition des comptes ». Ces assises représentent une excellente opportunité pour réunir l’ensemble des parties prenantes autour d’objectifs communs. Elles offrent l’occasion pour mettre la profession comptable au défi de dresser un état des lieux de l’audit dans le secteur public, de tirer les acquis à travers les retours d’expérience notamment dans les EEP et de proposer des réformes et des recommandations pour construire l’avenir. L’audit sera abordé dans le sens large. Il s’agit de l’audit global englobant tous types d’audit ne se cantonnant pas à l‘audit financier externe. Un comité scientifique diversifié Le comité scientifique composé de 16 membres est présidé par M. Abdelaziz Talbi, Expert-Comptable et membre du conseil régional de l’Ordre de Rabat et Nord. Le comité est composé d’experts-comptables, de représentants de haut niveau de la Cour des comptes et de la Direction des Entreprises Publiques et de la Privatisation. Nous sommes honorés et fiers que la Cour des comptes soit représentée au niveau du comité scientifique en la personne DG102018 Page 3 sur 8 de Monsieur le président de la deuxième Chambre, M. Mohammed Bastaoui. Nous sommes également honorés et fiers que la DEPP soit représentée au niveau du comité scientifique en la personne de son directeur, M. Abderrahmane Semmar. Le comité comprend également un représentant de la TGR et un représentant de la DGCL (Direction Générale des Collectivités Locales). Le collège des inspecteurs généraux est également partie prenante aux travaux. La présence de l’université au sein du comité est bien entendu incontournable pour renforcer le pont entre l’entreprise et le monde académique. Contenu scientifique Le comité scientifique sous la présidence de M. Abdelaziz Talbi a décidé de décliner les travaux autour des axes principaux suivants : 1. l’audit dans les établissements et entreprises publics, retour d’expérience et perspectives pour une meilleure gouvernance. 2. la certification des comptes de l’État, quelle feuille de route pour réussir la réforme ? 3. les collectivités territoriales, quel système à mettre en place pour une meilleure lisibilité des comptes publics locaux ? Plusieurs études et expériences internationales ont érigé la gouvernance institutionnelle au rang de levier favorisant une croissance économique à la fois durable et inclusive. Il a été démontré que l’édification d’institutions fortes et leur ancrage aux principes de gouvernance, de transparence et de reddition des comptes constituent des paramètres clés pour impulser le processus de développement économique et social d’un pays. La manifestation de novembre 2018 connaîtra la participation de plus de 250 personnes dont, des décideurs, des économistes, des professionnels de la finance, des investisseurs, des entrepreneurs, des représentants d’entreprises privées, des régulateurs et de fortes personnalités publiques. Des discussions avec une grande valeur ajoutée en perspective avec l’ensemble de l’écosystème réuni , retour d’expérience, perspectives, le benchmark avec les meilleures pratiques en la présence d’experts d’autres pays, la France et le Canada sans omettre le regard et l’apport de l’expert-comptable. En effet, la profession comptable a un rôle significatif à jouer dans les composantes critiques de la gestion des finances publiques : budgétisation, comptabilité, contrôle interne, reporting financier, audit financier. Elle est également outillée pour apporter sa contribution aux trois composantes du secteur public : État, Collectivités territoriales et EEP. À travers le monde et particulièrement au vu de l’expérience des pays avancés, la profession comptable contribue à améliorer la performance du secteur public, notamment dans les domaines suivants : - la comptabilité et la préparation des états financiers et de reporting en assistant le secteur public dans les projets de transition vers les normes comptables basées sur le principe des droits constatés (IPSAS par exemple) ; - la mise en place de systèmes de contrôle qualité, d’audit interne et externe selon les meilleures pratiques internationales ; - la mise en place procédures administratives et de contrôle interne ; - le développement de systèmes d’éducation, de formation de professionnels de la comptabilité publique. Les professionnels comptables, de par leur indépendance et leur formation, sont des acteurs qualifiés pour accompagner les stratégies d’utilisation et de planification des ressources publiques, le développement des audits de performance et le processus d’évaluation des politiques publiques. Des études internationales ont démontré que le niveau de développement d’un pays est en étroite corrélation avec la qualité de sa profession comptable. Take it now « Ouvrage des Assises » Pour cette belle occasion, un ouvrage spécial Assises 2018 intitulé : « Audit du Secteur Public, Analyse et Témoignages » sera édité. Le but de cette publication est de contribuer à l’enrichissement des écrits dans ce domaine et de mettre à la disposition des professionnels, un support à même de les orienter dans leurs différentes diligences. Des réflexions pragmatiques sont produites par la profession, par des collaborateurs de la Cour des comptes, de la DEPP, de la TGR, de la DGCL, du collège des Inspecteurs Généraux des Ministères… Take away : Du Maroc à l’ Afrique Œuvrant pour l’intérêt public, l’action de la profession ne s’arrête pas là. Notre institution organisera en juin 2019, la 5ème édition du Congrès Africain de la profession comptable (ACOA) en collaboration avec la Fédération Panafricaine des professionnels de la Comptabilité (PAFA). La 5ème édition de juin 2019 focalise ses travaux sur la relation entre le monde du chiffre et la performance du secteur public, en termes d’économie, d’efficience et d’efficacité sous la déclinaison suivante :