Forum des jeunes parlementaires socialiste et sociaux-démocrates


Le Maroc en Perspectives

Le Maroc se caractérise par une diversité géographique, avec des zones montagneuses ou désertiques et une double façade maritime (sur la mer Méditerranée au nord et l’océan Atlantique à l’ouest) et au carrefour de plusieurs civilisations.

De même que cette situation qui lui confère une grande diversité biologique avec plusieurs espèces endémiques.

Sa population est de près de 37 millions d›habitants en 2023 et sa superficie de 850 710 km2.

Le territoire marocain possède les traces d’une présence d’hominidés datant d’environ 700 000 ans et fut habité dès la préhistoire.

Sur le plan politique, L’État marocain, en tant qu’entité distincte, est fondé en 789 (douze siècles). Aujourd’hui, le Maroc a un régime de monarchie constitutionnelle, démocratique, parlementaire et sociale. La constitution marocaine (dernière modification date de 2011) définit l’Islam, l’arabité et l’amazighité comme «caractéristiques fondamentales» de l’identité du peuple marocain. Cette identité a été forgée par la convergence de ses composantes méditerranéennes, arabo-islamiques, amazighes, européennes, et s’est beaucoup nourri et enrichie de ses affluents andalous, hébraïques et surtout africains.

Ce référentiel national va de pair avec l’attachement du peuple marocain aux valeurs d’ouverture, de modération, de tolérance et de dialogue pour la compréhension mutuelle entre toutes les cultures et les civilisations du monde.

Sur le plan économique, le Maroc est la cinquième puissance économique en Afrique et deuxième puissance industrielle après l’Afrique du Sud. L’agriculture reste tout de même le premier employeur du pays.

Histoire du USFP

L’Union socialiste des forces populaires (USFP), est un parti politique marocain de gauche né en 1959 d’une scission avec le parti de l’Istiqlal sous le nom de l’Union nationale des forces populaires (UNFP).

Le parti adopte une idéologie sociale-démocrate et opte pour l’appellation Union Socialiste des Forces Populaires (USFP) le 30 juillet 1972. Ce qui représente un tournant majeur dans l’histoire du parti. Il signe l’abandon de « l’Option Révolutionnaire », renonce définitivement à lutte armée et l’adoption du « Choix de la lutte Démocratique ». Ce choix a été confirmé par l’adhésion à l’Internationale socialiste.

Ce qui détermine pratiquement l’identité du Parti, c’est l’engagement concret dans la pratique quotidienne de la lutte pour :

• La démocratisation de l’État et de la société. La démocratie est la condition du développement économique et social et la base sur laquelle doit s’établir l’Etat de droit et de justice sociale.

• La consolidation des valeurs de modernité intellectuelle et politique, au premier rang desquelles figure les valeurs de citoyenneté, les valeurs de respect du pluralisme, de la diversité et de la différence sans exclusion ni discrimination sur la base du genre de l’ethnie ou des croyances religieuses.

• L’unité et la souveraineté de la patrie.

• La mobilisation de toutes les composantes de la société marocaine et ses élites politiques et culturelles contre l’injustice et la discrimination à l’égard des femmes, et pour une traduction effective du principe de parité et d’égalité en dehors de toute interprétation traditionnelle conservatrice de celui-ci.

• La question sociale occupe une place centrale dans la ligne politique de l’USFP et va de paire avec la prise en compte des enjeux climatiques et de durabilité notamment au regard de la menace sur la disponibilité de l’eau, la qualité des sols et la préservation de la biodiversité du Maroc.

En terme participation au gouvernement :

• L’USFP a été la principale force politique d’opposition au Maroc durant 4 décennies (1959 à 1998). Mais elle a également participé à différents gouvernements (surtout à partir de 1998) et a joué un rôle de premier plan dans de nombreuses réformes sociales et politiques au Maroc.

• En 1998, l’USFP arrivée première aux élections législatives forme avec une coalition de partis, le premier gouvernement d’alternance dans l’histoire du pays.

• En septembre 2002, après les élections législatives, au terme desquelles l’USFP a remporté la majorité, un Premier Ministre technocrate a été nommé. Le parti a néanmoins participé aux gouvernements de 2002 à 2012.

• En 2012, le parti a choisi de rejoindre l’opposition en refusant l’offre de participation à la coalition dirigé par le leader du parti conservateur PJD.

• En 2016, à la suite du changement de chef de gouvernement, l’USFP revient dans la coalition gouvernementale.

• À l’issue des élections législatives de 2021, l’Union Socialiste des Forces Populaires s’est classée au quatrième rang en termes de nombre de sièges et de suffrages obtenus. Elle est aujourd’hui la première force de l’opposition.

Présentation du Forum

Conjoncture internationale

Les dernières années ont été marquées par de nombreux bouleversements à l’échelle internationale, ayant touché tous les aspects :géopolitique, économique, social et environnemental. Les défis d’ordre sécuritaire et socio-économiques qui se posaient à l’humanité durant la dernière décennie se sont exacerbés avec la pandémie du Covid19 qui a constitué non seulement une crise sanitaire sans précédent,mais qui a aussi poussé les Etats à revoir leurspositionnementsgéostratégiquessur plusieurs plans et à agir sur leurs politiques publiques à plusieurs niveaux.

La guerre en Ukraine

Auxeffets de la pandémie qui continuent à se faire sentir jusqu’à nos jours, vient s’ajouterla guerre en Ukrainedont les retombéesimpactent toutes les régions du monde : une inflation de plus en plus galopante,des ressources de plus en plus rares, des troubles au niveau des chaines de production, des repositionnements géopolitiques qui compliquent davantage la conjoncture internationale et favorisent des politiques publiques exclusives et non équitables.

Surexploitation des ressources

Devant le tarissement des ressources naturelles, résultatd’une surexploitation par des industries nonresponsables et des modes de consommation insouciants, l’objectif de construire des sociétés plus justes et plus équitables, soucieuses de la préservation des richesseset garantissant des accès équitables aux ressources mais aussi soucieuses des valeurs de paix, de sécurité,de démocratie et de justice sociale se trouvent plus que jamais menacées. Les politiques publiques au niveau mondial font aujourd’hui face à ces défis et adoptent des approches différentes pour pouvoir sauver leurs économies, parfois au détriment de la paix sociale, en faisant valoirl’autoritarisme, en favorisant les inégalités socio-économiques et en ayant recours à la surexploitation des ressources, aggravant ainsi la dégradation de notre planète, qu’il s’agisse del’eau, le sol, l’air ou la biodiversité.

Le développement durable

Bien que les Etats se sont accordés autour des 17 Objectifs du Développement Durable (ODD)qui constituent, en fait, une feuille de route pour toute politique publique poursuivant l’amélioration des niveaux de vie à l’échelle individuelle et sociétale et la préservation de la planète, il n’en demeure pas moins que ces objectifs peinent à se traduire en actions concrètes, ou du moins, en orientations stratégiques au niveau des programmes gouvernementaux.

Nécessité d’engagement

Pour mieux appréhender ces menaces et tenter d’apporter des réponses adaptées, il est primordial d’engager un débat ouvert et constructif pour identifier des solutions et prendre des mesures.

Pour cela, le Groupe parlementaire socialiste marocain organise la première édition du forum des jeunes parlementaires socialistes et SDqui se veut un espace ouvert aux jeunes politiques socialistes et SD du monde entier,et dont l’objectif est de réfléchir ensemble, dans le cadre de valeurs partagées et d’acquis réalisés, à des solutions pour que les politiques publiques soientplus inclusivesde toutes les communautés et à même de préserver les ressources de notre planète.

En effet, cet espace d’échange et de débat pourra servir de laboratoirede renouveau, de pépinières d’idées et de propositions à partager avec les groupes parlementaires et les partis respectifs, et qui servira àproposer des mesures et des actions concertées.

Ce forum vise également à encouragera les jeunes parlementaires àse concerter et analyser ces questions et proposer des solutions novatrices et efficaces, en faisant valoir leurs aptitudes à utiliser les nouvelles technologies et les réseaux sociaux pour mobiliser et sensibiliser d’autres acteurs à des causes importantes, notamment celles liées à la justice sociale, l’environnement et l’égalité des sexes. Ils peuvent prendre le leadership sur ces questions avec de nouvelles perspectives, de nouvelles approches et de nouveaux outils, tout en développant des partenariats internationaux.

Par ailleurs, le Forum a pour ambitionde permettre aux jeunes parlementairesqui sont à leur premier mandat parlementaire, de s’ouvrir sur des perspectives internationales, de s’inspirer et d’inspirer leurs homologues de toutes les régions du monde. Il offre également une opportunité de réseautage et de coopération sur les différentes questions et thématiques de préoccupations des socialistes et socio-démocrates dans le monde.

Présentation des Panels

I .Paix et sécurité dans le monde,nouveaux enjeux géopolitiques !.

Tout au long de l’histoire, la guerre a constitué l’une des activités liées à l’homme, au pouvoir et au conflit. De son côté la paix a toujours été une des aspirations des peuples et des nations. Et autant qu’une personne désire la paix, elle mène des guerres sous différents prétextes, et dans différents contextes et cercles. Cependant, le développement scientifique et technologique - qui nous oblige à reconsidérer les notions de temps et de distance, et qui a érigé la guerre à l’échelle mondiale et non plus locale et ce depuis la Première Guerre mondiale - a poussé l’Homme à reconsidérer son premier paradoxe, et l’a poussé à rechercher de nouvelles façons d’éviter la guerre totale parce qu’elle est devenue, tout simplement l’équivalant de l’anéantissement.

En effet, la Société des Nations, puis l’Organisation des Nations Unies, ont été créées comme des structures qui expriment un stade avancé d’organisation internationale dont le maintien de la paix est la principale préoccupation, voire la base de leur existence. Mais la paix n’aurait pu être imaginée que dans son rapport avec la sécurité compte tenu de la relation dialectique entre les deux. C’est cela la mission de l’Organisation des Nations Unies at avant elle la Ligue des nations, garantes de la paix et de la sécurité internationales.

Il est vrai que cette organisation a su suivre le rythme de deux systèmes internationaux complètement différents en termes de structure ou de valeurs, et a assuré une transition pacifique entre eux dans un précédent historique, et a épargné à l’humanité le fléau d’une guerre globale. Cependant, elle n’a pas été en mesure d’établir une paix durable, car l’absence d’une guerre totale n’empêche pas la propagation de petites guerres, que ce soit entre États, ou entre groupes non étatiques comme mode de « privatisation » de la guerre, les contrats de violence ont prospéré avec elle, et les États ont quasiment disparu en tant que parties traditionnelles aux guerres au profit de ces nouveaux acteurs.

Avec le début de la troisième décennie du XXIe siècle, et avec la crise épidémique, il semblait que le système international était confronté à de nouvelles révisions des concepts qu’il avait prêchés au cours des décennies précédentes, comme le concept du monde-village, remplacé par des États souverains de plus en plus chauvins qui se referment sur eux-mêmes et isolent leurs capacités selon une logique d’entraide qui ne reconnaît plus le citoyen du monde, mais plutôt le citoyen national. La nationalité, les frontières et la souveraineté ont retrouvé une partie de l’éclat qu’elles avaient perdu pendant des décennies.

Avec l’éclatement du conflit russo-ukrainien, le postulat selon lequel l’interdépendance atteinte par les sociétés par la porte économique est une garantie majeure de la paix, a été ébranlé. La force militaire/brute est revenue s’imposer au décideur politique comme l’élément le plus important du pouvoir de l’État. Il semblait que les concepts de réalisme revenaient en force pour étendre leurs ailes sur les relations internationales, par la montée des intérêts particuliers aux dépens des intérêts communs, et le retour du langage des alliances comme acteur de la formation des relations internationales. Comme si les souffles de polarisation internationale des années quarante du siècle dernier faisaient écho aux évolutions de la situation dans un monde qui accélère le rythme de la numérisation.

Parallèlement à cela, des crises transfrontalières surgissent. Difficiles à appréhender par un seul Etat, quelle que soit la force de ses aptitudes et ses moyens. On peut citer les crises énergétique et alimentaire, l’environnement déclarant sa colère face à la surexploitation des ressources par l’activité humaine (réchauffement climatique, sécheresse, désertification et pollution...) qui laisse présager un avenir difficile.

En conséquence, nous posons d’aborder les questions suivantes :

• Comment pouvons-nous considérer les menaces à la sécurité auxquelles le monde est confronté aujourd’hui ?

• Comment aborder la violence, étant donné que la paix, dans sa simple définition, renvoie à l’absence de violence organisée ?

• Dans quelle mesure les structures chargées du maintien de la paix et de la sécurité internationales sont-elles à même de remplir leur mission ?

• Les paradigmes qui régissaient le monde des choses sensibles sont-ils encore capables d’élaborer des réponses pour le monde des algorithmes ?

• Quels sont les rôles des parlements dans la promotion de la transition vers un monde plus sûr ?

• Comment les partis socialistes et sociaux-démocrates peuvent-ils développer de nouvelles visions pour un monde plus sûr ?

I I .Disparités, pauvreté et gestion des ressources Vers une protection sociale plus équitable

Les disparités sociales induisent la discrimination, la marginalisation, le chômage et le manque de justice dans l’accès aux services sociaux de base. Or ces injustices sont devenues une menace sérieuse pour la stabilité sociale et politique dans divers pays du monde. C’est l’un des problèmes importants et prioritaires qui ont soulevé et continuent d’éveiller l’intérêt des économistes et des décideurs des pays développés comme des pays en développement.

Or, il est bien établi que l’accès à une protection sociale équitable permet la lutte contre la pauvreté, la réduction des disparités tout en s’assurant une bonne gestion des ressources financières, matérielles et humaines.

La Déclaration de l’OIT sur la justice sociale pour une mondialisation équitable a souligné que tous les États membres de l’OIT ont la responsabilité première de contribuer à la réalisation des objectifs du travail décent. Cela comprend la réalisation de l’objectif de protection sociale en étendant le champ d’application de la sécurité sociale à tous, des mesures visant à fournir un revenu de base à tous ceux qui ont besoin d’une telle protection et en adaptant son champ d’application et sa couverture pour répondre aux nouveaux besoins et aux incertitudes générés par les technologies, évolutions sociétales, démographiques et économiques.

Dans la «Déclaration de Copenhague» et le Programme d’action adoptés lors du Sommet mondial pour le développement social en 1995, 117 chefs d’État et de gouvernement se sont engagés à faire de la lutte contre la pauvreté, du plein emploi et de l’établissement de sociétés stables, sûres et justes le premier objectif de politiques de développement de leur pays. Les engagements comprenaient la création d’un environnement qui permette aux personnes de réaliser le développement social, d’éradiquer la pauvreté dans le monde, de promouvoir le plein emploi, de permettre à tous les hommes et à toutes les femmes d’obtenir des moyens de subsistance sûrs et durables et de promouvoir l’intégration sociale fondée sur la protection de tous les droits de l’homme ainsi que sur la non-discrimination, la tolérance, le respect de la diversité, l’égalité des chances, la solidarité et la sécurité, la participation de toutes les personnes, y compris les groupes et les individus défavorisés et vulnérables, la réalisation de la justice et de l’égalité entre les hommes et les femmes, la promotion de l’égalité des chances dans l’éducation et la diffusion de hautes une éducation de qualité, en accélérant le développement économique, social et humain, en particulier dans les pays les moins avancés, et en assurant l’inclusion Programmes d’ajustement structurel pour les objectifs de développement social, en augmentant les ressources allouées au développement social et en les utilisant plus efficacement, et enfin en améliorant le cadre des relations internationales, régionales et la coopération sous-régionale pour le développement social. À l’occasion de la Journée internationale de lutte contre la pauvreté en 2022, les Nations Unies ont affirmé les engagements que chacun doit prendre pour parvenir à la justice sociale et à la paix, et s’engager à éradiquer la pauvreté, à protéger la planète et à faire en sorte que tous les peuples du monde jouissent de la paix et la prospérité.

On dénombre encore plus de 1,3 milliard personnes qui vivent dans la pauvreté multidimensionnelle, et près de la moitié d’entre elles sont des enfants et des jeunes. Chaque année, les disparités d’opportunités augmentent et l’écart entre les riches et les pauvres s’élargit.

Les Nations Unies ont également souligné que la pandémie de Corona a révélé les lacunes et les défaillances du système de protection sociale, ainsi que l’absence d’égalité et l’émergence de diverses formes de discrimination qui aggravent et perpétuent la pauvreté.

De plus, l’urgence climatique constitue une nouvelle violence sur les pauvres, car ces communautés sont accablées par des catastrophes naturelles à répétition et la dégradation de l’environnement, causant la destruction de leurs maisons, de leurs récoltes et de leurs moyens de subsistance.

Au regard de l’existence d’un fil conducteur entre protection sociale, lutte contre la pauvreté, réduction des disparités, égalité, justice et bonne gestion des ressources financières, matérielles et humaines, nous, en tant que représentants de partis à vocation socialiste et progressiste, sommes en droit de nous interroger sur :

• Comment mettre en place un système intégré et cohérent de protection sociale visant à assurer la protection de tous les groupes conformément aux principes limbourgeois concernant la mise en œuvre du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels ?

• Dans quelle mesure le pari de la réduction des disparités économiques et sociales peut-il être gagné, en tant que porte d’accès à la protection sociale de manière juste et équitable ?

• La prise de conscience de l’importance de la lutte contre la pauvreté et des actions et mesures prises par les pays et les organisations internationales compétentes est-elle suffisante pour aborder et réduire ce dilemme ?

• Les traités et accords internationaux et la législation nationale permettent-ils d’atteindre l’égalité des sexes, l’équité et la justice dans l’accès aux services sociaux de base ?

I I I .Progrès ou durabilité, comment concilier les deux ?

Des tentatives de définition du concept de développement durable ont émergé depuis 1987, après le mot commission Environnement Développement, qui a été mise en place par les Nations Unies pour étudier ce sujet et a présenté cette même année cette définition sous le titre Notre Commun Future, est allé le définir comme: « un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs. Après cela, les pays du monde ont convenu lors de la Conférence de la Terre en 1992 de définir le développement durable comme « la nécessité de réaliser le droit au développement afin que les besoins en matière de développement et d’environnement des générations présentes et futures soient également satisfaits ».

Ainsi, depuis le lancement du Sommet de la Terre (Rio de Janeiro) en 1992 et des sommets qui ont suivi, les organisations internationales ont toutes appelé à la nécessité pour les gouvernements de mettre en œuvre leurs promesses de parvenir à un développement équitable et durable. Des sources d’énergie qui préservent l’environnement et assurent sa pérennité sont devenues évidentes Réaliser la justice entre les générations successives, offrir de nouvelles opportunités d’emploi, répondre à la demande croissante d’énergie, puis parvenir à un développement durable Par conséquent, de nombreux pays ont commencé à progresser vers l’établissement et le développement des sources d’énergie renouvelables, en particulier l’énergie solaire et éolienne. Des changements importants ont eu lieu dans le secteur mondial de l’énergie au cours des deux dernières années, ce qui a conduit à repenser de nombreux concepts et politiques précédemment adoptés concernant les rôles géopolitiques résultant de la transition vers l’énergie verte.

Il y avait des aspirations dans les cercles mondiaux que la transition vers des sources d’énergie durables permettrait de réaliser un nouveau monde «propre» et des «défis politiques» modérés, en évitant les conflits précédents, mais des changements radicaux se sont produits dans le secteur de l’énergie depuis l’automne 2021 qui ont accéléré les transformations, comme la crise énergétique européenne qui a entraîné une hausse rapide et élevée des prix du gaz, qui à son tour s’est répercutée sur le prix du pétrole brut. La sécurité énergétique : « la disponibilité d’approvisionnements énergétiques adéquats à des prix modérés » est une demande irréaliste à l’heure actuelle, car les risques de sécurité sont désormais plus complexes et dangereux qu’auparavant. La vérité est qu’un système énergétique sans sécurité ou avec une sécurité turbulente signifie des prix élevés de l’énergie.

Par conséquent, afin de faire face aux nouveaux défis, les décideurs politiques ont dû redéfinir le sens de la sécurité énergétique et développer de nouvelles expressions et formules pour faire face aux nouvelles situations. Cela signifie la diversification des sources d’énergie, la flexibilité dans l’utilisation des moyens énergétiques, l’intégration dans le sens de la suppression des obstacles aux utilisations multiples des machines et des fournitures, et la transparence.

Ce qu’il faut aussi prendre en compte, ce sont les mutations du système politique mondial : régional et international. D’importantes puissances régionales ont émergé, l’Arabie saoudite et l’Iran au Moyen-Orient, et le bloc économique des BRICS. Au fur et à mesure que le système global est devenu multipolaire, les différences entre eux se sont élargies, et même au sein de chacun d’eux.

Dès lors, de nombreuses questions se posent :

• Comment concilier besoin d’énergie et besoin de développement durable pour les générations futures ?

• Tous les pays du monde peuvent-ils subvenir à leurs besoins énergétiques et réaliser ainsi une croissance sans dépendance financière, énergétique ou technique ?

• Dans quelle mesure les puissances internationales s’engagent-elles à assurer une énergie suffisante pour les pays en développement ?

• Dans quelle mesure les grands pays s’engagent-ils à indemniser les pays du Sud pour les dommages subis par eux du fait du changement climatique ?

• Le facteur environnemental est-il pris en compte dans les nouvelles industries dépendantes des nouveaux métaux (batteries) ?

• Dans quelle mesure l’économie verte contribue-t-elle à créer des opportunités d’emploi et à réduire la pauvreté?

• Dans quelle mesure la population mondiale est-elle sensibilisée aux problèmes environnementaux existants et invitée à participer activement à la recherche de solutions appropriées à travers sa participation à la proposition, à l’élaboration, à la mise en œuvre et au suivi des politiques publiques ?

I V.Migration mondiale : Défis du Nord et du Sud

Ce n’est un secret pour personne aujourd’hui que nous vivons dans un monde globalisé dans lequel tous les secteurs de la société interagissent et se chevauchent. Les informations, les idées et les discussions sont transmises dans le monde entier en même temps qu’elles se produisent.

La circulation des personnes et des marchandises n’est pas exclue de la mondialisation économique, mais elle n’a jamais été aussi importante qu’aujourd’hui, elle est devenue une cause et aussi une conséquence de la mondialisation.

En outre, le phénomène de la migration et du déplacement est devenu une préoccupation pour tous les pays, riches et pauvres, dans les campagnes comme dans les villes, et touche toutes les personnes, les plus formées comme celles qui le sont moins.

Le nombre d’immigrants s’élève actuellement à environ 270 millions, soit 3,4 % de la population mondiale, dont 36 millions d’Africains. Plus de 90 % des immigrés dans le monde sont en situation «régulière», sachant que cette migration se fait principalement dans le sens sud/sud ou nord/sud ; par exemple, quatre immigrés africains sur cinq ne quittent pas le continent africain.

Les migrations ne sont pas seulement confrontées à la compréhension et à l’acceptation, mais aussi à la violence et à l’oppression ; elles sont considérées comme une question épineuse à propos de laquelle les positions s’opposent entre l’accueil et la sympathie d’une part, et le rejet et l’appréhension d’autre part. Les migrations suscitent des peurs exacerbées, des débats de plus en plus fanatiques, des issues parfois dramatiques, ce qui conduit à des approches de contrôle strict avec la justification de «maîtriser le flux migratoire» en adoptant des mesures de plus en plus strictes qui menacent la sécurité juridique des migrants et perpétuent leur vulnérabilité.

À cet égard, le Secrétaire général des Nations Unies a souligné, dans son rapport intitulé «Faisons des migrants une source de richesse pour tous», dans lequel il reconnaît les avantages potentiels de la migration, que «la gestion des migrations est l’une des épreuves les plus urgentes et les plus profondes de la coopération internationale à l’heure actuelle».

Il ne fait aucun doute que la question des migrations est aujourd’hui au premier plan du débat public national, continental et mondial, tous les efforts visent à réfléchir à la mise en place d’un cadre de gouvernance des migrations, centré sur le problème migration/développement et fondé sur les droits de l’homme des immigrés. Ces dernières années ont été marquées par de nombreux séminaires et réunions sur la question de l’immigration, à commencer par le Sommet mondial sur le développement social à Copenhague en 1995, puis la Conférence mondiale sur le racisme, la discrimination ethnique, la haine et l’intolérance à Durban en 2001, et la Conférence des Nations unies sur la migration et le développement à York en septembre 2006, puis les onze forums mondiaux sur les migrations «Migrations et développement» entre 2009 et 2020, qui ont abouti au Pacte mondial pour les migrations à Marrakech en 2018.

Certes, la question des migrations est confrontée à des défis, mais sa bonne gestion offrira de réelles opportunités aux pays d’origine, de transit et de résidence.

L’immigration contribue au développement économique de tous ces pays, leur enrichissement culturel et le renforcement de la compréhension entre les peuples.

Si les États et les sociétés profitent des avantages de la migration, l’expérience de la migration est parfois marquée par le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui est associée avec des discours et des crimes de haine.

La discrimination raciale menace tous les piliers de la société et sape les efforts déployés depuis des décennies pour accroître l’égalité au sein des communautés et entre elles. Elle porte également atteinte à la promesse fondamentale des objectifs de développement durable, qui est de «ne laisser personne de côté».

Le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières (le Pacte mondial pour les migrations), dans ses différents principes directeurs et objectifs, rappelle aux États leur obligation de condamner et de s’opposer aux expressions, actions et manifestations de toutes les formes de racisme, de discrimination raciale, de violence, de xénophobie et d’intolérance qui y est associée à l’encontre de tous les migrants, et ce conformément au droit international des droits de l’homme et au droit du travail. Et conformément aux engagements énoncés dans la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale et aux engagements pris dans le cadre du Pacte mondial pour les migrations.

Cependant, il convient de noter que toutes ces mesures et procédures n’ont pas empêché le développement de discours racistes de manière différente dans les pays d’accueil, encouragés par la montée de l’extrême droite dans certains d’entre eux et le déclin de la culture et du discours des droits de l’homme dans d’autres, et nous ne manquons pas non plus de mentionner que certains des principaux pays à l’origine de la croissance de l’immigration en provenance du Sud ont refusé de signer le Pacte de Marrakech et ne respectent pas les accords internationaux visant à protéger les droits des immigrés. À cet égard, en tant que partis socialistes, nous sommes en droit de poser les questions suivantes :

• Dans quelle mesure les lois relatives à la discrimination raciale ont-elles été modifiées dans nos pays ?

• Quel est le niveau de promulgation et de mise en œuvre de la législation sanctionnant les crimes de haine et les crimes de haine aggravés visant les immigrés ?

• Dans quelle mesure l’accès à la justice, y compris les recours effectifs, est-il garanti pour les victimes de crimes de haine et d’autres actes de violence visant les immigrés ?

• Est ce qu’il y a des mesures concrètes dans les domaines de l’éducation, de la culture et de l’information pour lutter contre les préjugés fondés sur le racisme et la xénophobie et pour promouvoir la compréhension, la tolérance et l’amitié ?

• Des ressources sont-elles allouées aux écoles accueillant un grand nombre d’enfants immigrés pour organiser des activités d’intégration dans le but de promouvoir le respect de la diversité et l’intégration et de prévenir toutes les formes de discrimination ?

V. Approches et mécanismes internationaux de protection et de promotion des droits de l’homme

En cette année, 2023, cela fera 75 ans que les dirigeants du monde ont adopté la Déclaration universelle des droits de l’homme, après les atrocités de la Seconde Guerre mondiale. Ils se sont engagés à placer la dignité humaine au centre de leurs actions et de leurs priorités.

La Déclaration définit les valeurs universelles et l’idéal commun de tous les peuples et nations, affirmant que tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Au fil des décennies, il a inspiré et exhorté des générations à faire face aux violations des droits humains dans le monde. De plus, la déclaration a été une pierre angulaire du développement organisationnel ultérieur pour protéger certains groupes, ceux qui sont en situation de vulnérabilité et ceux qui ont traditionnellement été laissés pour compte.

Après 75 ans de la Déclaration, la question suivante se pose : le monde peut-il aujourd’hui adopter une Déclaration avec des caractéristiques similaires à la Déclaration de 1948 ?

La réponse peut nous amener à croire que le monde est confronté à des défis sans précédent et interconnectés en matière de droits de l’homme, tels que l’augmentation de la faim et de la pauvreté, et une perte de confiance dans les institutions, en particulier chez les jeunes, à mesure que la pandémie de COVID-19 s’est propagée. Elle a conduit à des niveaux plus élevés de violence à l’égard des femmes et des filles et à mesure que le racisme, l’intolérance et la discrimination ont augmenté, et dans un contexte qui présente de nouveaux défis pour les droits, le monde est confronté aux défis du changement climatique, de la perte de biodiversité et de la pollution, la situation a l’air de devenir sinistre.

Dans ce contexte, comme l’a déclaré le Secrétaire général António Guterres, « ... en ces temps difficiles, nous sommes appelés à raviver notre engagement en faveur de tous les droits de l’homme, qui sont le fondement de la dignité humaine et la pierre angulaire d’une politique pacifique, inclusive et juste, des sociétés égalitaires et prospères ». C’est une force unificatrice, un cri collectif, et le reflet de ce que nous partageons de plus important: notre commune humanité.

Pour sa part, l’Agenda 2030 pour le développement durable reconnaît explicitement que sa mise en œuvre est basée sur la Déclaration universelle des droits de l’homme et qu’elle doit être mise en œuvre de manière à rendre les droits de l’homme effectifs et durables.

La Seconde Guerre mondiale a incité la communauté internationale à œuvrer pour confirmer l’engagement des États envers les droits des individus et à déterminer l’ensemble des droits dont tous les membres du monde devraient jouir, par la publication de nombreuses chartes, accords et textes juridiques écrits, et de nombreux mécanismes de contrôle juridique, politique et économique ont été mis en place, afin de s’assurer que les États respectent ces textes.

Dans ce contexte, et étant donné que les Nations Unies sont le cadre international chargé de traiter des questions qui dépassent les frontières des États nationaux, et étant donné que la question des droits de l’homme est une question internationale, il est possible de distinguer entre deux types de mécanismes internationaux mis en place par les Nations Unies afin de superviser et de contrôler l’étendue de l’engagement des États à respecter et à promouvoir les droits de leurs citoyens. Où le premier type concerne les mécanismes associés aux fonctions des organes principaux de l’organisation, tandis que le second concerne les mécanismes placés devant ses organes subsidiaires.

En ce qui concerne les tâches des organes principaux, c’est-à-dire les organes désignés nommément dans la Charte des Nations Unies, à savoir l’Assemblée générale, le Conseil de sécurité, la Cour internationale de Justice et le Conseil économique et social, ils assurer le respect de la mise en œuvre des accords, pactes et textes juridiques relatifs au sujet, à travers l’émission de recommandations, résolutions, avis, fatwas et autres. L’un des mécanismes qui jouent un rôle important dans le processus d’élaboration de normes internationales relatives aux droits de l’homme droits.

Quant à la deuxième mission, qui est entreprise par l’ONU par l’intermédiaire de ses organes subsidiaires, qui ont été formés par des résolutions émises par l’Assemblée générale dans le but de renforcer les rôles de l’ONU et de diversifier ses mécanismes de supervision et de contrôle du processus du respect des droits de l’homme, dont le Conseil de sécurité, outre le Haut-Commissariat aux droits de l’homme, est le plus important.

La Commission est chargée de coordonner toutes les agences et comités travaillant dans le domaine des droits de l’homme, et elle travaille également à réhabiliter les organisations non gouvernementales actives sur le terrain.

Pour sa part, le Conseil de sécurité entreprend de suivre l’étendue de l’engagement des États à respecter les conventions internationales relatives aux droits de l’homme, à travers un ensemble de mécanismes, dont le plus important est le mécanisme de réception et de traitement des plaintes concernant les violations des droits de l’homme. et des libertés fondamentales, et le mécanisme des procédures spéciales qui vise à traiter des situations, des questions ou des sujets spécifiques, en les surveillant, en conseillant et en soumettant des rapports à leur sujet, puis le mécanisme des commissions d’enquête, qui a pour tâche d’enquêter sur toutes les violations liées au domaine des droits de l’homme, et enfin le mécanisme d’examen périodique universel ou le mécanisme d’examen périodique universel, qui est considéré comme le mécanisme et les moyens de travail les plus importants du Conseil de sécurité, où il repose sur l’idée d’examiner les conditions des pays dans le domaine des droits de l’homme, en ouvrant une discussion publique avec le pays concerné, qui est tenu de répondre à toutes les questions qui lui sont adressées et liées à l’étendue de son engagement et de son travail pour consacrer et protéger les droits de l’homme en son sein.

D’autre part, cet intérêt international à assurer la protection des droits de l’homme a eu un impact remarquable sur le niveau de sensibilisation des individus aux droits de l’homme et sur la prévalence de la culture des droits de l’homme et la diffusion de la culture démocratique, qui s’est accompagnée, depuis les premiers stades de sa cristallisation, par un déclin apparent des systèmes politiques totalitaires en échange de la diffusion des systèmes démocratiques. L’émergence de ces expériences transitionnelles vers la démocratie a conduit à la cristallisation du concept de justice transitionnelle, qui repose sur l’idée de responsabiliser les personnes impliquées dans la violation des droits et de la dignité des individus dans des étapes marquées par l’instabilité. Dans ce contexte, la communauté internationale s’est efforcée de mettre en place plusieurs mécanismes permettant de réaliser la justice transitionnelle, oscillant entre mécanismes judiciaires et quasi judiciaires (loi de justice transitionnelle - procès judiciaires - commissions de vérité) et mécanismes politiques et sociaux (consultations nationales - réparation - réforme politique institutionnelle) visant à parvenir à une réconciliation nationale basée sur le dépassement du passé et la prévision de l’avenir.

La communauté internationale a-t-elle pu définir tous les droits et libertés des individus, ou faut-il encore renforcer l’arsenal des instruments des droits de l’homme avec de nouvelles chartes et y inclure de nouveaux droits ?

1. La communauté internationale a-t-elle pu, par tous les moyens et mécanismes qu’elle a mis devant les instances internationales concernées par le contrôle du respect des droits de l’homme, faire en sorte qu’il soit obligatoire pour les États de respecter la protection des droits de leurs citoyens ?

2. Est-il possible d’imaginer la justice transitionnelle et la réconciliation nationale dans les pays en transition vers la démocratie, sans punir les auteurs de violations des droits de l’homme ?

3. Existe-t-il des solutions internationales au problème de l’impunité, qui constitue un obstacle au succès de la transition vers la démocratie ?

Évaluation du travail des institutions internationales et nationales travaillant dans le domaine des droits de l’homme

• Aujourd’hui, nous passerons en revue les expériences comparées et les visions intersectionnelles de l’Afrique et de l’Amérique du Sud.

• L’Afrique, qui a connu des expériences pionnières en matière de justice transitionnelle (Maroc, Sierra Leone, Afrique du Sud) et l’Amérique du Sud (Chili, Argentine et Colombie...)

• Nous parlerons des institutions nationales des droits de l’homme et de leurs contributions au développement de l’action des droits de l’homme, à la défense du droit à un procès juste et équitable et à la jouissance des droits civils, politiques et économiques, ainsi que du droit au développement.

VI. Pour des sociétés plus tolérantes : combattre la haine et l’extrémisme

L’humanité a connu tout au long de l’histoire de nombreux conflits et tensions dont les motifs et les causes différaient, mais l’histoire rappelle que la plupart de ces conflits ont été le principal moteur dans lequel l’humanité n’a pas réussi à investir l’une des caractéristiques les plus importantes de la race humaine, qui est la caractéristique de la diversité.

En effet, au lieu d’exploiter la diversité des religions et des langues cultures, ethnies et couleurs qui composent les sociétés dans ce qui peut être un motif de coexistence et d’identités riches ; cette diversité a été instrumentalisée pour provoquer des conflits et des guerres.

Après la seconde guerre mondiale, une prise de conscience internationale a consacré le respect des droits de l’homme, et donc de la nécessité de diffuser les valeurs de tolérance, sur la base du droit de tous à la liberté de pensée, de croyance, de religion, et la liberté d’opinion et d’expression.

La prévalence des valeurs des droits de l’homme a conduit à une conviction mondiale de l’importance et de la nécessité de préserver la dignité humaine, en protégeant tous les droits, ce qui a poussé la communauté internationale à œuvrer en faveur de la valeur « tolérance », en une valeur soucieuse de protéger la droits des individus et la préservation de leur dignité, d’une simple valeur morale vertueuse à une position juridique internationale.

La première étape de cristallisation de cette position internationale, consacrant la tolérance et rejetant toutes les formes d’extrémisme et de haine, a été représentée dans la Charte des Nations Unies en 1945, qui soulignait dans son avant-propos (préambule) que la pratique de la tolérance est l’un des principes qui doivent être appliqués pour atteindre les objectifs poursuivis par l’ONU, afin de prévenir la guerre et de maintenir la paix.

Cette position, inscrite dans la Charte des Nations Unies, s’est étendue à tous les textes juridiques et pactes internationaux dans le domaine des droits de l’homme, comme la Déclaration universelle des droits humains, qui a été adoptée par une décision de l’Assemblée générale des Nations Unies.

Cependant, il convient de noter que l’accélération de l’intérêt international pour la nécessité de consacrer la liberté de tolérance a été principalement causée par la propagation des actes de violence et de terrorisme, la propagation des conflits nationaux et raciaux et la prévalence d’un ensemble de valeurs qui établissent la haine d’autrui, l’asservissement, la marginalisation et la discrimination à l’encontre des minorités nationales, ethniques, religieuses et linguistiques, des réfugiés et des travailleurs migrants, cette situation a conduit l’UNESCO en 1995 à adopter une Déclaration de principes sur la tolérance, dans le but de prendre les mesures nécessaires des mesures visant à promouvoir les valeurs de tolérance comme condition préalable à la paix et au progrès économique et social pour tous les peuples.

Cette Déclaration est considérée comme le premier texte international qui définit le sens de la tolérance avec précision, et organise la responsabilité des États de perpétuer la tolérance par la justice et la non-discrimination dans la législation et d’assurer l’application des lois, et travaille à diffuser les valeurs de tolérance en définissant le seizième jour du mois de novembre de chaque année comme jour international de tolérance.

.Comme cette déclaration a suscité un regain d’intérêt international pour la valeur de la tolérance, qui a été clairement incarnée dans de nombreuses résolutions des Nations Unies. Ces résolutions affirment que la tolérance est la base solide de toute société civilisée, elle est la base de la paix.

Dans de nombreux rapports les Nations Unies loue les efforts des pays dans tout ce qui touche à la promotion de la tolérance et de la non-violence, notamment à travers les lois et les décisions éducatives.

À la lumière de la prévalence remarquable des manifestations d’extrémisme, de violence et de haine dans certaines sociétés, il est de notre devoir, en tant que partis politiques socialistes et sociaux-démocrates, de nous interroger sur :

• Dans quelle mesure les chartes internationales ont-elles contribué à promouvoir une culture du respect de la diversité et à établir des règles de justice et de paix entre les nations et les peuples ?

• Comment la promotion de la démocratie et la diffusion d’une culture des droits de l’homme peuventelles contribuer à perpétuer les valeurs de tolérance ?

• Une constitution pour combattre et rejeter toutes les manifestations d’intolérance et de haine, et pour approuver la législation nationale et adhérer aux conventions internationales pertinentes, estelle suffisante pour promouvoir les valeurs de tolérance au sein des sociétés ?

• -Dans quelle mesure la transformation numérique et la diffusion des médias sociaux peuvent-elles influencer la formation de l’opinion publique en préservant l’unité et la cohésion des sociétés et en diffusant le discours de tolérance ?

• Dans quelle mesure les institutions éducatives, les cadres civils, juridiques et culturels ont-ils contribué à diffuser les valeurs de tolérance et de rejet de la haine ?

• Quels sont les mécanismes modernes à adopter pour réduire le phénomène de la haine et de l’intolérance

VII. Politiques publiques inclusives : l’égalité entre les sexes pour le développement global

La crise pandémique a déclenché une crise planétaire sans précédent entraînant des inégalités multiples sur l’économie mondiale, le progrès social, les valeurs universelles et l’atteinte des Objectifs du développement durable (ODD). Toutefois, il est indéniable que la menace climatique, les conflits et plus récemment la crise en Ukraine n’ont fait qu’exacerber les inégalités et vulnérabilités dans le monde avec pour conséquences directes l’augmentation de la pauvreté et l’insécurité alimentaire.

En analysant l’impact de ces crises, certains économistes présagent le déclenchement d’un nouvel ordre mondial, une nouvelle pensée économique qui devrait être plus égalitaire, au service de l’homme et de la femme, à travers le numérique.

Paradoxalement, selon le Rapport Mondial de la population de l’UNFPA de 2022, la pandémie n’a fait que creuser l’écart existant entre les pays à haut revenu et les pays à faible revenu. Les écarts dont il est question ici ne se limitent pas aux pays, mais existent également entre les sexes en matière de capital humain, de capacité de décision et d’action et d’opportunités économiques.

En effet, dans toutes les régions du monde, les femmes font quotidiennement face à des discriminations et à des injustices : elles sont traitées différemment au sein des structures familiales, au travail et dans la société en général. En ce sens, leurs possibilités, d’apprendre, de travailler et d’occuper des hautes fonctions sont réduites. Dans ce contexte d’incertitudes, les 17 objectifs de développement durable (ODD) des Nations unies visent à assurer une vie décente pour tous sur une planète saine d’ici 2030. En l’état actuel, la réalisation de la plupart d’entre eux risque d’être retardée par cet ensemble de difficultés socio-économiques. Il est donc impératif d’agir et de développer des politiques publiques égalitaires et stratégies inclusives pour réduire les problèmes de développement persistants auxquels sont confrontées les populations de tous les pays.

Les inégalités systémiques constituent un sujet de débat majeur et mobilisent toutes les composantes de toutes les sociétés, elles font référence à différentes formes d’injustice ou de discrimination qui sont intégrées dans les structures, les politiques publiques et les pratiques de la société. Ces mêmes stéréotypes peuvent affecter la façon dont les individus sont perçus et traités par les autres dans leur société, ce qui peut limiter leurs opportunités et leur épanouissement. Elles peuvent concerner d’une part des inégalités basées sur le genre, la classe socio-économique, ou d’autres caractéristiques personnelles.

D’autre part, des inégalités juridiques, sociales, sanitaires, digitales qui peuvent avoir des impacts considérables sur la vie des individus et des groupes, généralement marginalisés et vulnérables, limitant ainsi leur accès à des opportunités, des ressources et des droits fondamentaux tels que la santé, l’éducation, l’emploi, la propriété et la participation politique.

Par exemple, les femmes peuvent être sous-payées pour un travail équivalent à celui des hommes, les personnes de couleur peuvent être confrontées à des obstacles à l’emploi en raison de la discrimination raciale, les personnes handicapées peuvent être confrontées à des barrières physiques et sociales qui les empêchent de participer pleinement à la vie en société, cela dit, les inégalités systémiques font partie de la vie quotidienne et elles concernent tout un chacun, dans le monde entier et sans exception.

Durant ces dernières années, l’évaluation des politiques publiques au prisme du genre est devenue au cœur des préoccupations dans toutes les sociétés, pour appréhender son impact, il est important d’exposer les vecteurs du changement, de développement des individus au sein de la société, en vue de bâtir un modèle de développement inclusif et égalitaire, et de permettre une meilleure distribution de la richesse, réduire les inégalités et la mise en place des politiques publiques égalitaires et inclusives.

Cette table ronde appréhendera la thématique en effectuant une évaluation des politiques publiques inclusives sous le prisme de l’égalité en analysant les droits fondamentaux en tant que pilier du lien social et composante essentielle de la citoyenneté, qui cristallise les rapports sociaux de genre, et identifiera les pistes à exploiter pour contribuer aux changements intergénérationnels en vue d’atteindre l’égalité à travers des changements normatifs, démographiques, politiques, sociaux et économiques.

Afin de contribuer à la réflexion internationale, autour des défis et enjeux socioéconomiques, démographiques et politiques, les intervenantes de ce panel sont appelées à réagir sur les axes suivants qui seront questionnés et soumis aux débats :

• Dans quelles mesure les politiques publiques inclusives permettent-elles de favoriser les transformations durables, environnementales, sociales et intergénérationnelles ? • Quel impact peut avoir les politiques publiques inclusives et égalitaires sur l’accélération de l’atteinte des Objectifs de Développement Durable ?

• Comment la créativité communautaire et la digitalisation peut-elle favoriser la construction d’un élan de solidarité entre les nations basée sur l’égalité et la justice sociale ?

• Comment peut-on évaluer les progrès réalisés en termes de développement humain et la promotion des droits des femmes dans le monde, et quels sont les mesures à mettre en place pour construire un modèle de développement durable, inclusif et égalitaire ?

• Comment tirer profit des transformations démographiques et sociétales et en faire un levier de création de richesses et d’accélération de la croissance au cours des prochaines années entre les pays ?

VIII. Sensibilisation et mobilisation pour des politiques publiques inclusives de jeunesse

L’année 1965 est considérée comme l’année du début de la préoccupation internationale pour les questions de jeunesse et de la nécessité d’élaborer des politiques nationales pour traiter plus efficacement les problèmes dont souffrent les jeunes à travers le monde.

Cette année, l’Assemblée générale des Nations Unies a approuvé la Déclaration sur « Engager la jeunesse dans la paix, le respect et la compréhension entre les peuples », par laquelle elle a appelé les gouvernements et les organisations non gouvernementales à reconnaître les principes énoncés dans la Déclaration et à prendre le mesures et politiques nécessaires pour élever la jeunesse dans un esprit de paix, de justice, de liberté, d’égalité, de respect mutuel et de compréhension.

Considérant que ces valeurs comptent parmi les garanties les plus importantes qui assurent la réalisation des aspirations de la jeunesse au bonheur et assurent leur avenir, d’autant plus qu’ils sont le groupe qui a le plus souffert et sacrifié le plus de victimes dans les guerres que l’humanité a connues historiquement.

Près de trois décennies plus tard, exactement en 1995, l’Assemblée générale des Nations Unies a approuvé le «Programme d’action mondial pour la jeunesse jusqu’à l’an 2000 et au-delà», un programme qui a fourni un cadre politique général et défini un ensemble de principes directeurs et pratiques d’action au niveau local ainsi qu’un soutien international pour améliorer la situation des jeunes.

Ce programme comportait des propositions d’action dont le but s’incarnait dans la réalisation des objectifs de l’Année internationale de la jeunesse et la création des conditions et des mécanismes qui conduisent à une amélioration supplémentaire du bien-être et des moyens de subsistance des jeunes.

Ce programme a la même valeur historique que la Déclaration de 1965, car il exprime le soin que la communauté internationale consacre aux problèmes de la jeunesse, mais cette fois loin d’engagements abstraits et généraux, mais avec des programmes coordonnés et examinés à la mesure de l’ampleur que la question de la jeunesse est devenue une question autonome, ce qui a fait de ce programme une référence internationale importante dans la définition de politiques et de stratégies nationales dans le domaine de la jeunesse.

Cependant, malgré le fait que la catégorie des jeunes représente un pourcentage important dans la composition démographique de la plupart des sociétés, ce qui en fait le capital humain le plus précieux qui doit être apprécié et développé, et malgré les efforts internationaux qui ont été faits et les programmes qui ont été mis en place au profit des jeunes, ce groupe rencontre encore diverses difficultés sur le chemin de son intégration : dans la vie publique, dans l’accès au marché du travail, ainsi que dans l’accès aux services de base.

Ainsi, en termes de représentation et de participation politique active, les jeunes constituent encore le groupe qui souffre le plus de la marginalisation et de l’exclusion. Il est encore confronté à de nombreux défis liés à la recherche d’opportunités d’emploi décent, à une éducation de qualité, aux soins de santé, etc.

L’échec des politiques et programmes visant à réhabiliter la situation des jeunes est principalement dû au fait qu’il s’agit de politiques qui manquent d’une vision intégrée et d’une perception globale des priorités et des préoccupations actuelles et futures des jeunes, et qu’il s’agit de politiques et de programmes qui sont menées à partir de perspectives sectorielles sans l’existence de mécanisme de coordination, d’intégration et d’harmonie entre elles. De plus, elles sont généralement élaborées unilatéralement sans implication des jeunes et sans consultation de tous les acteurs et parties prenantes.

Pour corriger cette situation, il faut arrêter avec toutes les politiques de jeunesse dispersées et fragmentées entre les secteurs, qui ont montré leurs limites, et œuvrer à l’élaboration de politiques nationales de jeunesse qui définissent les obligations des États envers la jeunesse et intégrer les objectifs et les interventions de tous les acteurs concernés.

Aujourd’hui, il est devenu nécessaire pour tous les pays aspirant au progrès de leurs sociétés d’investir dans leur jeunesse car c’est le groupe concerné au premier chef par l’avenir, ce qui ne peut se faire qu’en s’impliquant dans l’élaboration de plans stratégiques visant à répondre aux exigences et les attentes des jeunes, en abordant le problème de leur marginalisation et en mettant l’accent sur la protection et la garantie de leurs droits. Son point de départ devrait être de mûrir la discussion avec les jeunes sur l’ensemble de leurs problèmes.

Afin d’adopter des politiques publiques inclusives pour les jeunes, capables de renforcer leur position au sein de la société en tant qu’élément actif et énergie positive, ouvert sur le monde et absorbant ses transformations, et en même temps fier de son appartenance et de son identité nationale, il est nécessaire de :

• Développer des politiques nationales pour la jeunesse comme expression de l’engagement des sociétés envers leurs citoyens, et annoncer une vision nationale commune pour la génération actuelle et future de jeunes, en développant une vision intégrée et une perception holistique des priorités des jeunes et des préoccupations présentes et futures, basée sur l’intégration et l’harmonie entre les institutions et les secteurs.

• Fournir les capacités nécessaires pour répondre aux besoins des jeunes et les répartir dans une répartition équitable et spatiale.

• Mettre en œuvre des politiques nationales de jeunesse basées sur une approche réaliste représentée par l’implication des jeunes dans les processus de prise de décision dans leurs pays.

• Faciliter et accompagner les jeunes pour accéder à l’éducation, à la santé, à l’emploi, au sport et aux postes supérieurs.

• Investir dans le développement des compétences des jeunes et promouvoir des modes de dialogue innovants entre les jeunes et les pouvoirs publics, en renforçant le cadre législatif et institutionnel dans les pays.

Élaborer une loi sur la jeunesse qui garantit la participation de la société civile à la prise de décisions stratégiques liées à la jeunesse et garantit l’efficacité des interventions gouvernementales au profit de la jeunesse

• Informer les jeunes des possibilités qui s’offrent à eux, assurer la communication entre tous les acteurs des politiques axées sur la jeunesse et assurer la transparence des politiques liées à la jeunesse.

 

 

 

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26-05-2023 / 23-07-2023

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